Le nouveau chef de Daech serait français


Après la mort présumée de son chef, le calife autoproclamé Abou Bakr el-Baghdadi, Daech devrait bientôt annoncer le nom de son successeur. Ce dernier serait Jalaluddin al-Tunisi, un français d’origine tunisienne.

Bien que la mort de Baghdadi n’ait pas été confirmée par le commandement de la coalition internationale, après qu’elle fut annoncée par la Russie, l’Iran et l’Observatoire syrien des droits de l’hommme (OSDH), sa succession serait déjà assurée.

Selon le site de la chaine saoudienne d’information Al Arabiya, Mohamed Ben Salem al-Ayouni, dit Jalaluddin al-Tunisi – le tunisien – devrait être nommé nouveau calife de l’Etat Islamique.

Cette nouvelle, publiée le lendemain de l'hommage émouvant aux victimes de l'attentat de Nice, a quelque chose de particulièrement troublant. La France, qui pense encore les blessures des nombreux attentats qui l'ont ensanglantée, est en guerre contre une organisation terroriste dont le futur chef serait l'un de ses citoyens...

Qui est donc ce Jalaluddin al-Tunisi? Selon Al Arabiya, il est né en 1982 dans la ville portuaire de Sousse, à l'est de la Tunisie. Adolescent, il a émigré en France, où il obtint, après quelques années, la nationalité française. La chaine d'information ne précise pas s'il avait rejoint des parents ou s'y était installé tout seul.

En 2011, il est rentré au pays suite à la révolution tunisienne puis s'est rendu en Syrie pour participer à la guerre civile qui commençait à y faire rage. Il a rejoint Daech en 2014, après la mort du commandant de Sariyat al-Ghoraba – le bataillon des étrangers – à qui il succéda. Il devint rapidement une figure importante de l’organisation terroriste et l’un des proches du calife autoproclamé.

Connu pour être un chef de guerre d'une redoutable férocité, Baghdadi le nomma émir de l’Etat Islamique en Libye, après la défaite de l'organisation à Syrte face aux forces libyennes.

Alors que la décision d’en finir avec Daech au Moyen-Orient a été prise par la communauté internationale, alors que la bataille de Mossoul en Irak est terminée et que celles de Rakka en Syrie et d’Ersal au Liban vont bientôt commencer, l'Afrique du Nord semble être le seul refuge possible pour un Etat Islamique en déroute.

Ainsi, le chef de Daech en Libye, devenue un havre jihadiste depuis la chute de Kadhafi, serait le successeur naturel du calife présumé disparu. Toujours selon Al Arabiya, Jalaluddin al-Tunisi entretiendrait de bonnes relations avec les autres groupes terroristes d’Afrique du Nord et pourrait rapidement y étendre son influence.

C’est donc sous la direction d’un citoyen français que Daech renaitrait de ses cendres moyen-orientales et organiserait, à partir de la Libye, ses attentats en France et dans le monde.

On peut redouter qu’une telle annonce, si elle venait à avoir lieu, ne relance le débat sur la déchéance de la nationalité et n'attise la division communautaire au sein d'une société française qui a plus que jamais besoin d'être unie face au terrorisme. 


© Claude El Khal, 2017